Côte d’Ivoire : Des victimes du travail temporaire exigent l’application du décret de 1996

Article : Côte d’Ivoire : Des victimes du travail temporaire exigent l’application du décret de 1996
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10 mai 2021

Côte d’Ivoire : Des victimes du travail temporaire exigent l’application du décret de 1996

A l’occasion de la Fête du travail, des victimes du travail temporaire en Côte d’Ivoire ont manifesté leur colère et indignation. C’était le samedi 1er mai 2021, à la Bourse du travail de Treichville. Ils réclament la stricte application du décret du 7 mars 1996 sur le travail temporaire pour « mettre fin à la servitude professionnelle ».

« Nous demandons à l’Etat de Côte d’Ivoire, via le Premier ministre et le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, de faire de telle sorte que les lois qui sont votées pour garantir le travail décent soient appliquées. Car de nombreuses familles sont dans une précarité et les travailleurs qui prennent le devant de la lutte sont jetés à la rue », a déclaré leur porte-parole, Savané Mamadou. Avant de dénoncer la violation, par de nombreuses entreprises, des dispositions des textes en vigueur qui recommandent qu’après six mois de travail, l’employé bénéficie d’un contrat à durée indéterminé (CDI).

Ce que dit l’article 11.5 du code du travail

« Le code du travail qui balise le fonctionnement du travail, en son article 11.5, stipule que tout prêt de main d’œuvre à but non lucratif est autorisé. Mais tout prêt de main d’œuvre à but lucratif n’est autorisé que dans le cadre du travail temporaire. Tout autre contrat en dehors de celui-ci est nul. La mission ne peut excéder trois mois renouvelables par des avenants d’un mois, chacun. Passés six mois, l’article 3 dit que le travailleur en question est placé au sein de l’entreprise utilisatrice pour un contrat à durée indéterminée par l’entreprise de travail. Cette disposition n’est pas appliquée en Côte d’Ivoire et c’est ce que nous réclamons », a-t-il regretté.

Selon lui, le Gouvernement n’est pas trop regardant sur le monde du travail. Car il existe encore de nombreuses entreprises qui utilisent les maisons de placement pour s’acquérir des travailleurs. Et qui, à la fin du contrat qui lie ces entreprises aux travailleurs temporaires, refusent d’appliquer la loi. « Et lorsque nous avons saisi les autorités compétentes pour régler cette situation, plusieurs de nos camarades ont été licenciés et jetés à la rue sans aucun motif », a-t-il dénoncé. Il s’agit entre autres de Petroci Holding, Schlumberger, Ola Energy…

Selon le secrétaire national chargé du juridique et du contentieux de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), Théodore Achi N’gbéchi, « il y a plus de 200 personnes concernées par cette situation pour ceux qui sont au dehors. Mais ce sont des milliers de travailleurs en fonction à travers la Côte d’Ivoire qui sont concernés ». A l’en croire, les entreprises utilisatrices ainsi que tous les entrepreneurs qui placent les travailleurs (RMO, SNS, OMACI) sont tous en violation de cette disposition.

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